Ce soir, pour une raison qui vous appartient, vous vous trouvez en ce moment dans l'aile interdite, située au second étage. Là, vous allez découvrir certains de vos camarades, et faire évoluer la situation comme bon vous semble. Cependant, sachez-le, au fur et à mesure, cette aile va vous entrainer à faire une horrible découverte, celle de deux de vos camarades pétrifiés. Un dénommé Stanislas, de Slytherin, et une certaine Doraleen, d'Hufflepuff. Comment vos personnages vont-ils faire face à la situation? Comment vont-ils arriver face à cette découverte? A vous d'écrire votre propre histoire, à l'aide de vos compagnons d'intrigues, pour faire vivre au mieux le sujet.

Vous pouvez vous concerter les uns avec les autres, pour avoir idée de la manières dont vous allez faire évoluer le RP. Sachez-le, cette découverte sera très importante pour la suite de l'histoire du forum, et l'un d'entre vous aura la tâche d'écrire un morceau du journal qui servira à expliquer l'intrigue numéro trois. Il n'y a pas d'ordre de passage pour le premier, mais veillez à respecter pour les postes qui suivront . Pour les mini-intrigues et seulement pour elles, 600 mots minimum. La règle d'Or? Amusez-vous.

Orion me trainait dans les pattes. Ce détestable microbe qui me servait de frère avait le don de venir au moment où je n'avais absolument pas de temps à lui consacrer. Je soupirais, lassée d'entendre ses bavardages incessants. ce môme était pire qu'une vieille femme lorsqu'il s'y mettait. J'avais naïvement espéré qu'il me ficherait la paix si je lui accordais un tout petit peu d'attention, malheureusement, j'avais oublié que mon frère était, au même titre que moi, un môme gâté qui prenait toujours plus que ce qu'on lui donnait. Je commençais sérieusement à perdre patience. Les bras croisés contre ma poitrine, je frappais le sol de mon pied, témoignant clairement de mon manque enthousiasme à l'écouter. Mais ce petit crétin n'était qu'un petit égoïste, il parlait sans ce soucier de son auditoire. Par chance, un de ses camarades de classe croisa notre route et mon cher et tendre frère se laissa gagner par un monologue interminable durant lequel je lui faussais compagnie. Je pressais le pas, me hâtant d'escalader les marches pour gagner le deuxième étage. Je devais rejoindre Ignatius Prewett dans l'aile interdite. Je m'étais encore laissé prendre au piège et je l'avais suivie malgré moi dans l'une de ses stupides aventures. Nous n'étions pourtant pas habitué à nous retrouver à heure fixe, non, c'était bien souvent le coup de la chance et du hasard. Je ne savais pas trop pourquoi j'avais accepté... peut-être parce que je ne pouvais rien lui refuser. Le misérable avait du s'en rendre compte, au point d'en jouer et d'en abuser. Notre relation s'amplifiait au fur et à mesure que les années passaient. Elle gagnait en intensité, devant plus passionnée, mais aussi plus destructrice et douloureuse que jamais. Je n'étais pas son jouet, pas plus qu'il n'était le mien, non, nous étions tous les deux les marionnettes d'un destin qui s'acharnait sur nous, s'amusant de nous voir ainsi souffrir d'un amour aussi poignant et oppressant.

Je n'avais pas pu changer de tenue, la rencontre avec mon frère ayant légèrement modifier mes plans. J'étais donc vêtue de l'uniforme des Slytherin. Je le portais fièrement, même si le tissus avec lequel il avait été fait était une véritable horreur à porter. Enfin, ce n'est pas comme si nous avions le choix. J'atteignais rapidement le deuxième étage. Je me stoppais, observant les alentours avec prudence avant de m'engouffrer dans l'aile interdite. INTERDITE. Elle portait bien son nom. Je bravais encore une fois les interdis, simplement pour me retrouver avec ce stupide blondinet dont je ne pouvais plus me passer. Il me le payerait cher si l'on se faisait attrapper à trainer dans les environs. Silencieuse, je m'avançais, les lumières des torches s'allumaient sur mon passage. Au loin, j'aperçus une silhouette adossée contre le mur. Il me tournait le dos. Un sourire vint fendre mes lèvres, cela ne pouvait être que lui... Rare étaient les élèves à se montrer aussi peu discret dans un endroit où il ne pouvait pas se trouver. Mes pas me menaient à lui. Plus j'avançais, plus je m'interrogeais sur la posture étrange et statique dans laquelle il se trouvait. Il n'avait pas bouger. J’accélérais légèrement. Ce n'était pas Ignatius, non, cette silhouette m'était pourtant familière. Stanislas. Merde, qu'est ce qu'il pouvait bien foutre là? Ma main vint se poser contre son épaule. Il était froid et rigide. Mes orbes s’écarquillèrent en découvrant l'impassibilité de ses traits. Son regard était livide et morne, comme s'il était dépourvu de vie. Je laissais échapper un cri de stupeur, revenant sur mes pas, je me pris les pieds dans quelques choses. Un autre corps. j'avais tellement été attirée par lui que je n'avais rien vu. Un nouveau cris. Je fis volte face, prête à m'enfuir mais me heurtait à une nouvelle personne. Ignatius, bien vivant. La respiration haletante, le souffle couper, j'étais tellement rassurée de le voir sain et sauf. Je venais le serrer contre moi, incapable de prononcer le moindre son. Je rassemblais mes idées, doucement. Stanislas. C'était impossible. Cela ne pouvait être vraie. C'était un sang pur... L'héritier de Slytherin n'avait aucune raison de se débarrasser d'un sang pur... Je serais le Gryffondor contre moi, tentant de me résonner. J'avais l'impression d'être déconnectée de la réalité, comme si tout ceci n'était qu'un rêve absurde.

Mini et moi parlions activement au détour d'un couloir du dernier devoir de Métamorphose. La jeune femme s'était évertuée à me faire retenir les différentes lois de la transfiguration de l'élément sur lequel en tant que septième année nous devions nous attarder, pourtant, j'avais toujours autant de mal pour m'y intéresser. Cela agaçait fortement la jeune Gryffindor, qui souhaitait me voir réussir. Une partie d'elle-même me connaissait assez bien pour savoir quelle était ma stratégie pour avoir ces résultats finaux bien meilleurs que les résultats que je me payais à l'année longue : je travaillais comme un fou les semaines précédent les examens, apprenant tout ce que j'avais refusé de retenir durant l'année. C'était un travail assassin, et Mini espérait probablement ne pas me voir me tuer aux révisions encore cette année. Cependant, il n'en était rien, dès qu'elle arrêtait de parler, je lui racontais mes dernières découvertes en balais volants, comme j'avais l'intention d'arranger celui que je cachais comme un trésor sous mon lit, ce que j'avais prévu d'en faire, et quand les tests pourront être effectués sur le terrain de Quidditch. Finalement, ma meilleure amie partit à un de ses cours optionnels, me laissant seul dans les cachots. Je marchais jusqu'à l'étroit escalier qui permettait à ces Slytherin de rejoindre la Grande Salle et m'installais en haut de sa rampe. Ingénieux, j'extirpais de mon livre mes cahiers de calculs et me penchais dessus assidument. J'avais besoin d'une formule plus performante pour mon balai, et pour cela, il fallait que je passe malheureusement par l'algèbre. Ainsi étais-je perché sur cette rampe d'escalier, jusqu'à l'arrivée d'une certaine Slytherin.

« J'aimerai te voir tomber en arrière. »
« Ça n'arrivera pas. »
« Et comment peux-tu en être si sûr ? »
« Parce que j'ai ce qu'il faut pour y rester. Toi, par contre, tu pourrais pas. »
« Est-ce un défi ? »
« Si t'as assez de cran, rejoins-moi donc dans l'aile interdite après le dîner. »

Je me laissais glisser de la rampe, atterrissant à quelques centimètres de la jeune Slytherin, un sourire suffisant comme arrogant étirant mes lèvres. Je tournais ensuite les talons, gravissant les étages jusqu'à ma salle commune.

Je poussais d'un air presque désabusé la porte menant à l'aile interdite et m'y engouffrais, pour suivre le chemin jusqu'à mon point de rendez-vous avec la jeune Black. Marchant d'une allure assez nonchalante d'emblée, je finissais par ralentir le pas tandis que j'en entendais d'autres me faire écho, devant moi. Je marchais silencieusement, entendant les dits pas s'accélérer et m'interrogeais sur ce manque flagrant de discrétion. J'accélérais à mon tour la cadence, intrigué, et reconnaissais finalement la silhouette d'Emrys à quelques mètres de moi. Je continuais ma marche rapide, sortant ma baguette magique lorsqu'un cri de stupeur de la part de la jeune femme vint briser souverainement le silence qui était sensé régner en ce lieu. Celle-ci recula, horrifiée, et me percutait, l'effarant encore plus, jusqu'à ce qu'elle réalise mon identité et se blottisse contre mes bras. J'enroulais machinalement un des miens autour de son épaule, murmurant un « Chut » apaisant, le regard fixé sur le spectacle dressé devant moi.

Deux élèves pétrifiés, un Slytherin et une Hufflepuff. Le message semblait être clair, après que cette soit disant Chamber of Secrets ait été ouverte et les ennemis de l'héritier mis en garde, les menaces tombaient. Mes yeux s'attardèrent sur Doraleen, je ne la connaissais pas particulièrement mais savais assez d'elle pour être conscient qu'elle était une Mudblood. Quant au Slytherin... Je baissais les yeux vers Emrys qui n'avait desserré son étreinte. Le jeune homme était-il un Mudblood également ? Chez les Verts et Argent ? Ça me semblait assez étrange, je n'avais jamais entendu parler de ce genre de répartition encore, bien que je ne voyais rien l'empêchant rigoureusement... A part la haine de ces serpents envers toutes personnes dénuées de pouvoirs magiques... Ou alors, peut-être que ceci était un message adressé simplement aux Slytherin, une diversion pour annoncer que Riddle ou n'importe quel élève de la maison de Salazar Slytherin n'était pas derrière tout cela. Ou une haine envers les Slytherin... Ainsi, les ennemis de l'héritier seraient des Slytherin... Tout cela devenait plutôt déroutant... Je me retournais brusquement en entendant un bruit venant de derrière nous, tandis que Emrys se délogeait de mes bras. Reconnaissant rapidement la silhouette d'Ophelia Avery, une autre Slytherin, j'abaissais ma baguette, les sourcils néanmoins froncés. Qu'est-ce que la jeune femme pouvait-elle bien faire par ici à cette-heure ?

Stanislas était un sang-pur. Plus personne n’est à l’abri

J'avais quitté les bras d'Ignatius comme le moindre contact avec sa personne me brulait. Si Ophelia n'était pas là, j'aurais volontiers profité encore un peu de cette étreinte parfaite. Mes bras se refermaient dans le vide, m'enfermant dans une camisole pour tenter de me rassurer seule, puisqu'il n'était plus possible que le Gryffindor fasse quoi que ce soit pour moi. Je fis quelques pas, leur tournant le dos, évitant d'affronter leurs regards. Les mots d'Ophelia résonnait dans ma tête, causa bien des dégâts. Toutes mes certitudes étaient en train de s'envoler. Je toisais la silhouette inerte et rigide de celui avait qui j'avais tant partagé. Stanislas. Mon souffle se coupait, je ne parvenais plus à trouver l'air qui remplirais mes poumons. Comment pourrais-je continuer à me montrer forte alors que mon monde semblait s'écrouler? Je n'avais plus envie d'être forte. J'avais mal, tellement mal. Plus je le regardais, plus je craignais de m'être trompé à son égard. Et si je m'étais trompée? S'il n'était pas le Sang Pur que j'avais vu en lui? Après tout, je ne l'avais jamais entendu clairement dire clairement qu'il était comme nous... Non, c'était impossible, il n'aurait jamais pu me mentir et me souiller ainsi. Pourtant... Pourquoi l'héritier de Slytherin aurait pétrifier le jeune homme? Pourquoi lui si son sang était réellement pure? Cela n'avait aucun sens. Mon regard se glissait sur le corps de la Hufflepuff et revenait aussitôt sur lui. Que pouvait-il faire avec cette saleté de Mudblood? Je me sentais trahie. Maudit soit l'héritier. Stanislas aurait entrainer son secret avec lui et je n'en aurais jamais rien su, personne n'en aurait jamais rien su. Je me surpris à préférer cette alternative. A préféré les mensonges à cette réalité. Comme si la pureté des sangs n'avaient plus le même sens. Aaaaaaaaaaah. Comment pouvais-je pensée de telles choses? Je saisissais ma tête entre les mains, fis à nouveau quelques pas.

Oui, un sang pur.

Ma voix n'était qu'un murmure, à peine audible. Je tentais avant tout de me convaincre moi même. La colère me brûlait les entrailles. Je fis volte face, me tournant vers Ignatius Prewett. Je plantais un regard assassin sur lui, un regard qui, malgré moi, était baigné de larme. La respiration haletante, je luttais contre l'envie de me saisir de sa gorge, de la frapper, de lui hurler dessus, de rejeter toute la violence qu'il y avait en moi sur lui. Il n'y était pour rien. Il était un sang pur, nous étions tout les trois un sang pur, Stanislas était un sang pur, mais lui, non, lui était un gryffindor, il était l'un des véritables ennemis de l'héritier. A moins que je ne cherches l'occasion d'évacuer toute cette colère sur lui, à moins que tout cela ne soit plus que des excuses.

Tu étais un ennemi de l'héritier, pas lui.

Mes bras retombaient dans le vide. Je me détournais à nouveau, incapable d'affronter son regard de peur qu'il ne voit à quel point tout ceci n'avait pas de sens. Je n'aurais nullement voulu le voir à la place de Stanislas, non, mais je tentais tant bien que mal de me protéger, me protéger en le blessant. Je n'étais qu'une stupide égoïste, je l'avais toujours été. La présence d'Ophelia n'aidait en rien, elle m'empêchait de dire réellement ce que je ressentais en toute franchise. L'héritier devait s'être trompé, il s'était forcément trompé, pourtant, je n'arrivais pas à le dire à haute voix, tant cela me paraissait ridicule, absurde et impensable. L'héritier ne se trompait pas. Son monstre encore moins. Je le savais, je le savais au plus profond de mon être, mais cette faible lueur, aussi petite soit elle, gonflait mon cœur d'espoir surréaliste.

Pas lui...

Je fixais un moment la nouvelle Slytherin arrivante. Son regard parcourut le duo qu'on semblait former Emrys et moi, bon gré mal gré, puis vers les deux corps que nous couvons partiellement par notre présence. Je retournais de nouveau mon regard vers les deux victimes, ma baguette toujours entre mes doigts, au cas où. Je me demandais depuis quand ces deux malheureux étaient ici, bien que l'aile interdite n'était pas fréquentée par les élèves – dans tous les cas, en théorie -, il était impossible que leur absence n'ait pu être remarquée par les autres étudiants, au moins ceux de Hufflepuff et Slytherin. Or, je n'avais entendu aucun Hufflepuff s'inquiéter de la disparition de Doraleen, et de toute évidence, aucune des deux Vertes et Argent présentes dans ce couloir n'avaient eu l'air de chercher Stanislas. En conclusion, cela s'était déroulé il y avait peu de temps, ce qui m'incitait encore plus à conserver ma baguette à l'affût, bien que de toute évidence, contre la créature de la Chambre, mes sortilèges risquaient de n'avoir aucun impact. Toutefois, contre un indésirable humain... Quoi qu'il en soit, c'était toujours plus rassurant, et l'instinct parlait ici. Emrys se détachait de moi brusquement et je n'en prêtais nulle attention. Puis, une Ophelia secouée prononça d'une voix sobre :

« Stanislas était un sang-pur. Plus personne n’est à l’abri »

Je fronçais les sourcils. Un sang-pur, donc. Je n'osais pas sur le coup mettre la pureté du sang du jeune homme sur le tapis à tort et à travers, mais honnêtement, comment... Comment pouvait-il être attaqué si son sang était pur ? Sa famille, dont je ne savais pas grand-chose, pour être honnête, avait-elle trahit ce fameux hériter dans le passé ? Désirait-il se venger personnellement avant d' « épurer » Hogwarts ? Emrys ne prit pas de temps à confirmer d'une voix blanche les dires de sa camarade de dortoirs, et je n'eus pas le loisir de placer un mot sur cette conversation que la capitaine de son équipe de Quidditch se retournait contre moi, haineuse.

« Tu étais un ennemi de l'héritier, pas lui. »

Ma mine intriguée se transforma vite en un air désabusé, arrogant, presque méprisant à l'adresse d'Emrys. Je ne l'insulterai pas ou ne la menacerai pas, je ne descendrai pas à son niveau, toutefois, ses paroles auraient mieux fait de ne pas exister. Je pouvais comprendre qu'elle était troublée par la pétrification de son ami, mais il y avait des limites. Cependant, je ne laissais transparaître aucune marque de blessures affectives ou autre, simplement l'égo, comme je savais si bien le faire. Ego qui protégerait notre relation, si cela n'était pas trop tard, aux yeux d'Ophelia.

« De toute évidence. »

Raillai-je. Quel idiot, cet héritier, attaquer ses alliés et me laisser, moi, ennemi de l'héritier, encore actif, maître de mes mouvements. Décidément, il devait aller en thérapie ou devait réviser ses standards. J'ignorais si Emrys saisirait le cynisme de ma réplique lorsqu'elle y repenserait, mais une petite voix me disait que j'aurais très bien pu l'insulter qu'elle n'aurait pas branchée, totalement abasourdie par le corps figé de son bon ami.

« Pas lui... »

Je me retournais vers Ophelia, espérant qu'elle soit plus réceptive que Emrys face à ce que nous devrions faire désormais. Étonnement, faire du camping ici ne m'enchantait pas plus que ça. Néanmoins, aller à trois prévenir un membre du personnel que deux pétrifiés étaient dans l'aile interdite nous plaçait inévitablement en position de hors règlement. Autant jouer de manière stratégique. Sauver ce que l'on peut toujours remporter. Mes yeux passèrent des deux Slytherin. Je paraissais tellement froid comparé à elle, à ne pas être aussi effondré face au sort des deux élèves – ou plutôt, du Slytherin, elles devaient bien s'en moquer, de Doraleen -. Sans doute pour la simple et bonne raison que je les savais encore en vie. Je tranchais ainsi :

« On ne peut plus rien pour eux. Si ce n'est que les placer en lieu plus sûr, en prévenant les professeurs. »

- De toute évidence.

Sa réplique puait l'ironie, je n'avais qu'une seule envie, que ma mien ne vienne s'écraser contre sa joue. C'était tellement plus facile de le tenir pour responsable, puisqu'il était devant et pouvait me répondre alors que Stanislas ne pouvait plus répondre de ses actes. J'étais complètement perdue, ne sachant pas trop quoi penser de cette situation. L'ironie d'Ignatius avait pourtant un sens. L'évidence dans tout cela voulait que Stanislas ne soit pas un Slytherin tel qu'il aurait du l'être. Si ce n'est la pureté à son sang, qu'est ce que cela pouvait être d'autre? Son alliance avec l'autre Mudblood? J'éprouvais beaucoup de difficulté respiratoire. L'air était trop lourd. La tête me tournait, mon cœur palpitaient irrégulièrement, faisant battre les veines qui circulaient dans mes tempes. J'avais l'impression que des tambours cognaient violemment contre mon crâne. C'était insupportable.

- On ne peut plus rien pour eux. Si ce n'est que les placer en lieu plus sûr, en prévenant les professeurs.
- La question est, comment ne pas attirer les soupçons…Sans vouloir vous offenser, deux Slytherin et un Gryffindor qui trouvent des étudiants pétrifiés, ça va paraître louche.

Je vacillais, ma main se heurtant contre le mur pour éviter ma chute. Je les écoutais à peine, mon attention était mise à rude épreuve. Tout ce qu'ils disaient me semblait dénué de sens. Avait-il perdu l'esprit? Suggéraient-ils réellement qu'on sauve notre peau dans un instant pareil? Stupide. C'était complètement stupide. Si la vérité s'apprenait et elle finissait toujours par s'apprendre, je le découvrais aujourd'hui à mes dépends, nous auions l'air d'autant plus coupable que nous ne l'étions déjà. Et cela, j'en avais la certitude. Je me sentais fiévreuse. J'avais la désagréable impression que le sol se dérobait sous mes pieds, d'être prise au piège, d'avoir été dupé. Je toisais le sol avec un attention particulière, tentant en vain de recouvrez mes esprits tandis que les deux autres échafaudaient des plans silencieux pour nous sortir de ce merdier.

- D’ailleurs, vous faisiez quoi ici ?

Retour brutal à la réalité. J'avais l'impression que l'on venait de me lancer un seau d'eau glacé en pleine figure. Mon regard se releva avec lenteur vers la demoiselle de Slytherin qui aurait sans doute mieux fait de s'occuper de ces plans stupides plutôt que de fourrer son nez dans ce qui ne la regardait pas. Un lueur argentée assassine et dangereuse animait mes yeux azurés. Des flammes glacées et incandescente qui la menaçaient. Je m'étais redressée, perchée sur mes talons hauts, je m'imposais de toute ma hauteur. Le souffle encore court, je feignais le calme avec une aisance particulière. J'étais une fille Black, j'avais depuis toujours appris à manier les apparences pour maîtriser chaque situation.

- Nous n'avons rien à cacher et c'est pour cela que nous allons tous les trois trouver le directeur pour lui dire ce que nous avons trouvé.

Je me taisais, toisant Ophelia durant quelques instants avant de porter mon regard sur Ignatius. Froide et Distance, je sauvais les apparences, même si je savais que pour Ophelia, il était déjà trop tard, je ne me faisais aucune illusion à ce sujet. La prendre pour la première des idiotes auraient été une grave erreur, une erreur que je ne ferrais certainement pas. Je plongeais mon regard dans celui du gryffindor avec une force dont j'ignorais la provenance. J'en oubliais presque à quel point j'étais chamboulée par cette macabre découverte. Je pris une inspiration profonde.

- Je ne laisserais personne me faire sombrer, même pas toi. Si je tombe, je t'entrainerais dans ma chute.

Une menace? Aucunement. Du moins, pas à l'adresse du jeune homme. Je me détournais mon regard vers Ophelia, celle à qui je m'adressais réellement. Je devais maintenir ma place au sein des Slytherin, il en valait de même pour elle, j'étais certaine qu'elle comprendrait ce que je voulais dire.

J'observais Ophelia, l'adolescente aspirant à la perfection. Je n'avais jamais réellement comprit le but de sa poursuite vers le parfait, bien que cela ne m'empêchait guère de dormir. Néanmoins, il fallait avouer qu'être située sur les lieux du « crime » dans de telles circonstances risquerait fort bien de tâcher son dossier peut-être immaculé. Le mien était bien trop sombres pour qu'une note de plus me fasse le moindre effet ou le moindre tort. Et pour une fois, je n'étais pas totalement en tort – du moins, pas pour le côté de la pétrifaction des deux élèves – ce qui me rendait un peu étrange. Pour une fois que je n'étais pas à l'œuvre du drame du jour...

Dans tous les cas, je tournais négligemment la tête lorsqu'Emrys semblait perdre l'équilibre, appuyant sans ménagement sa main contre les pierres du mur du château. Mon regard se posa de nouveau vers les deux victimes, sans prêter d'attention particulière à la jeune Slytherin qui pourrait conforter les idées d'Ophelia dans ce qui se tramait réellement entre moi et la jeune Black. J'entendais une des adolescentes répliquer que cela paraîtrait louche que nous avertissions les professeurs ensemble. Cependant, il fallait bien que quelqu'un le fasse. Je n'étais pas un lâche et ne laisserais pas ces deux élèves derrière moi, quoi qu'il m'en coûte. D'une part, leur vie était peut-être en danger, d'autre part, mon éducation et mon caractère trouvant cela assez inadmissible. Néanmoins, si Ophelia éprouvait le désir de rentrer dans la Salle commune des siens, tout comme Emrys, je n'en mourrais pas. J'étais aussi coupable qu'elles d'être ici, et pouvait très bien endosser cette responsabilité seul ; sans vouloir forcément jouer aux héros. Disons que cela me faisait ni chaud ni froid, il y avait simplement un devoir à accomplir.

« D’ailleurs, vous faisiez quoi ici ? »

Un sourire mesquin étira mes lèvres, tandis que je reportais mon attention sur Emrys. J'espérais presque qu'Ophelia pose cette question pour voir la suite des événements, question de rire un peu – aussi malvenu cela puisse être. Je ne m'attendais cependant aucunement à être autant servi.

« Nous n'avons rien à cacher et c'est pour cela que nous allons tous les trois trouver le directeur pour lui dire ce que nous avons trouvé. »

Mes yeux restèrent plantés sur mon interlocutrice. Je n'avais jamais pensé réellement qu'Emrys était une lâche ou quoi que ce soit, cependant, je la savais maline et pas aussi tête brûlée que je le suis. Ainsi, l'entendre prononcer ces paroles m'impressionnait assez. Certes, son ami était une des victimes, et probablement cela jouait un rôle assez important. Après tout, est-ce qu'Emrys y aurait placé autant de cœur s'il s'était agit de deux élèves pour lesquels elle n'entretenait aucune sympathie ? Le regard de la jeune femme se planta dans le mien, alors qu'elle reprenait la parole, un feu complet l'animant.

« Je ne laisserais personne me faire sombrer, même pas toi. Si je tombe, je t'entrainerais dans ma chute. »

Charmant. Je me contentais de hausser les sourcils, d'un air plus que désinvolte. Je n'avais jamais eu la moindre intention de « faire sombrer » qui que ce soit, j'en avais qu'à faire de ces petits jeux. Toute personne me connaissant un minimum le savait. J'étais un être exécrable, qui aimait jouer des autres, leur faire des farces et les rendre dingues. Cependant, je n'avais jamais été jusqu'à nuire à plus que la réputation populaire d'un individu. J'avais des limites, aussi étonnant cela puisse paraître, tout comme une certaine éthique. Je ne cillais point, n'éprouvant aucun désir de rompre mon regard avec Emrys, la défiant presque de me toiser de cette façon. Bientôt, la Slytherin redirigea ses pupilles sur sa camarade de maison et je me retournais vers la sortie du couloir, rompant le silence qui durait depuis quelques secondes par un simple :

« Amen. »

Je gratifiais les deux Slytherin d'un regard rapide, et empruntais le chemin vers les escaliers qui mèneraient au bureau du Directeur.